On avait failli l’oublier !
Les
circonstances sont préoccupantes, le confinement paralyse notre vie
économique, éteint nos activités sociales, enferme les enfants,
obsède chacun, l’actualité n’a plus qu’un titre dans tous
les médias et les réseaux sociaux : on ne parle plus que du
Covid-19 et l’on a raison d’en avoir peur !
Dans les rues
d’Entraygues on ne voit plus un chat … ou plutôt on ne voit plus
que les chats, et quelques chiens promenant leur maître …
Et
pourtant il est bien là. On aurait pu l’oublier :
depuis le
20 mars à 5 heures du matin, le printemps est revenu.
Annoncé
par la splendide floraison des cerisiers du japon de la Grave et de
quelques discrètes primevères, suivie de près à Cambeyrac par
celle trop précoce des magnolias et des mimosas, le réveil est
manifeste de la nature (qui n’avait pas vraiment hiberné cette
année) et l’on aurait tort de ne pas s’en émerveiller :
pêchers bien en fleurs toutes roses, pruniers et leur
efflorescence blanche immaculée, bleu azur de la bourrache, très
mellifère, jonquilles couvrant l’île de la Truyère de leur
flavescence, rivalisant d’éclat avec les premiers pavots de
Californie et composant leur symphonie de jaune avec les pissenlits
et les forsythia, tulipes rouges et monnaie du pape magenta,
flamboyance des buissons ardents, éclat de l’épinette parsemant
tous nos coteaux d’une clarté pascale, « les collerettes des
pâquerettes », … et combien d’autres encore à venir
pour le plus grand plaisir des yeux, pour leurs agréables parfums,
et pour le bien-être de nos abeilles !
Accompagnant
le joyeux pépiage des moineaux, les mésanges jaunes, bleues,
nonnettes, charbonnières et leurs compositions musicales, sont en plein choral nuptial et concurrencent le gazouillis
de l’hirondelle, la flûte du merle et de son babillage, le
tek-teketeketek du pic épeiche, un formidable concert que ne
viennent plus perturber le bruit des voitures, le ronronnement des
camions, le vrombissement des motos, enfermées au garage du
confinement !
Profitons !
Goûtons de tous nos sens éveillés les beautés du calme
exceptionnel de cette année : point n’est besoin de longues
promenades, il suffit d’ouvrir nos fenêtres, nos yeux et nos
oreilles. Et nous verrons déjà dans le débordement de la vie
végétale la sarabande des avettes, les parades des cols verts, le
retour au confluent du héron et de toute la gent ailée …
Et
qui sait si le confinement et le roucoulement de la tourterelle
n’exalteraient pas les ardeurs printanières des jeunes couples
privés de leurs occupations quotidiennes ?
Serait-ce le signe
qu’est en train de revenir la confiance en la vie, en l’avenir de
notre société, de notre monde ?
On
n’est pas le printemps pour rien !
Et pourtant ...
Quarante
jours sans pluie
Depuis
le 10 mars, quarante jours, quarante nuits s’étaient « écoulés »
sans qu’aucune goutte de pluie ne vienne rafraîchir la nature.
Bizarre saison faite à la fois de soleil et de très agréables
chaleurs diurnes, de fraîcheur nocturne confinant au gel à
plusieurs reprises, et de sécheresse persistante … un peu d’hiver
et d’été en plein printemps !
Par
comparaison avec les
années précédentes, nous avions reçu du ciel à la même
période :
Durant
les mêmes années, les épisodes sans pluie aux mêmes dates
n’avaient jamais
atteint
plus
de 2
semaines.
Pourtant
rien n’a fait obstacle à
la nature pour
fleurir de toutes ses couleurs, aux
abeilles pour
butiner et stocker déjà du bon miel pour démarrer la saison du
rucher communal.
Frappés
en plein par les risques de l’épidémie
Covid-19, tous de se réjouir à Entraygues du « beau temps »
qui rend supportable le confinement puisqu’il permet à ceux qui
ont la chance d’avoir un bout de terrain de jardiner à longueur de
journée, à tous de se promener (avec son chien évidemment) pour
prendre un air vif et pur le long du Lot, de la Truyère et
au confluent, de prendre des couleurs en pleine période d’isolement
…
De
quoi faire mentir le dicton « Noël au balcon, Pâques au
tison »
On
en oubliait presque le risque de sécheresse pour nos jardins et
nos plantations, nos maraîchages et nos vignes, nos pâturages et nos
bêtes. Il est vrai que nous n’avions pas manqué d’eau depuis le
début de l’année : pas de risque de restriction (pour le
moment!) On pouvait tranquillement arroser son jardin ou sa pelouse
fraîchement semée.
Voilà
clos cet épisode de sécheresse, avec une reprise en douceur : 4 mm
le 20 avril, 14 le lendemain … Gageons que si cela dure plus
d’une semaine on se plaindra à nouveau:
« le
mauvais temps, c’est le temps qui dure ».
Devra-t-on
partager un p’tit
coin de parapluie malgré la distanciation
sociale et verra-t-on
« comme au déluge ... tomber la
pluie ... quarante jours quarante nuits »
Et bientôt d'autres informations sur les concerts et autres activités espérées pour l'été.
A bientôt !
'Le Confluent'
route de Decazeville,
12140 Entraygues-sur-Truyère
Tél. : 33 (0)643 50 06 62 - 33(0)684 47 21 47
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